«Mon Roi» : le talent de Maïwenn confirmé

Si la Maïwenn actrice n'a plus grand chose à prouver, la Maïwenn réalisatrice est loin de faire l'unanimité. Pourtant, après ses intéressants «Le Bal des actrices» et «Polisse», son nouveau film, «Mon Roi», confirme sans aucun doute son talent de mise en scène.

Ici, elle raconte l'histoire d'amour difficile entre une Emmanuelle Bercot, en avocate réservée, et un Vincent Cassel qui s'amuse en pervers narcissique. Une histoire qui commence comme un conte de fées pour finir en relation de dépendance destructrice, de moments d'exaltation en coups et blessures réciproques. Un scénario peu original, qui évite tout de même beaucoup des écueils et clichés du genre, compensé par la performance des acteurs. En effet, c'est la première fois que Maïwenn reste complètement derrière la caméra. C'est certainement ce qui lui a permis de se consacrer entièrement à la direction de ses comédiens.

Des comédiens, Cassel et Bercot, qui excellent dans leurs rôles respectifs. Même Louis Garrel se révèle crédible ! Ce réalisme, voulu par la réalisatrice, est porté par des dialogues improvisés qui se transforment en "petites pépites de vie". Dans cet exercice d'improvisation, Vincent Cassel est magistral. On croirait presque avoir retrouvé le Cassel d'«Irréversible». C'est vraiment lui le héros du film. En comparaison, le jeu d'Emmanuelle Bercot apparaît un peu trop inégal. Mais c'est bien elle qui a été récompensée par le Prix d'interprétation féminine à Cannes cette année. Comprenne qui pourra. A noter également l'apparition de Norman, drôle mais trop décalée. Enfin, signalons une bande originale de très bonne qualité signée Stephen Warbeck.

Sans être un grand film, «Mon Roi» parviendra à séduire une bonne partie des spectateurs qui se laisseront emporter par l'ultra-réalisme de Maïwenn pendant plus de 2 heures.

Drame romantique de Maïwenn avec Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot et Louis Garrel. Durée : 2h04

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